Les NFT, c’est quoi au juste ?

Ces derniers temps, vous avez forcément entendu parler des NFT !

À vrai dire, quand on parle metaverse, Réalité Virtuelle et blockchain en ce moment, les NFT ne sont jamais très loin… Et soyons honnêtes :

  • Pour les néophytes, tout ça, c’est franchement incompréhensible.

Parmi tous ces éléments, les NFT constituent peut-être l’un des sujets les moins bien compris.

Parce qu’après tout, des œuvres d’art numériques… Franchement, quel intérêt ? 🙄

Est-ce que ce n’est pas mieux d’aller voir des œuvres dans les musées ? Pourquoi dépenser des mille et des cents pour des choses qui n’existent pas vraiment ?

Voilà le genre de questions que l’on a posé à Red & Blue, les deux mascottes de Blitter Studio 😉

C’est quoi, un NFT ?

[Red] – Bonne question, autant commencer par là. NFT, c’est l’acronyme de non-fungible token, ou « jeton non fongible » en français. Autrement dit, un jeton que l’on ne peut pas échanger contre autre chose…

[Blue] – … Ce qui ne doit pas vous dire grand-chose en l’état, c’est vrai. Disons qu’un NFT, c’est une sorte de certificat de propriété rattaché à un objet unique, et cet objet, ça peut être n’importe quoi : une image, un son, une musique, un logo, un personnage, un gif, un nom de domaine sur Internet, un tweet… Dans ce certificat, on peut retrouver plusieurs informations importantes concernant cet objet, notamment son auteur et son propriétaire actuel.

[Red] – En résumé, un NFT permet de certifier une œuvre numérique, de lui donner des papiers d’identité, et donc d’assurer sa traçabilité. Il garantit aussi la propriété exclusive de cette œuvre car, vous l’aurez bien compris, les NFT, on peut les vendre, comme des œuvres d’art dans le monde réel !

[Blue] – Tout à fait ! Mais revenons deux secondes sur cette notion de jeton non fongible, à ne pas confondre d’ailleurs avec « fongique » – rien à voir avec les champignons ! Lorsqu’on dit qu’un NFT est non fongible, cela signifie qu’il n’est pas possible de le remplacer par autre chose. Par exemple, dans la vie de tous les jours, vous pouvez remplacer un billet de 10€ par un autre de 10€ : ce sont deux mêmes billets, de valeur équivalente. Ces billets sont donc fongibles.

[Red] – Exactement. Mais avec un NFT, ce n’est pas possible puisqu’il s’agit d’un objet avec des propriétés uniques… Un peu comme un terrain dans le monde réel, en fait : chaque terrain a des caractéristiques uniques, que ce soit en termes de dimensions, d’emplacement, d’ensoleillement ou de nature du sol, et il n’est pas possible de le remplacer par une autre parcelle strictement identique. Par conséquent, un terrain, c’est non fongible.

[Blue] – Tout comme l’art en fait, puisque non seulement chaque œuvre est unique, mais sa valeur est aussi hautement subjective, puisqu’elle dépend du prix qu’une autre personne est prête à payer pour se l’offrir. Dit autrement, et dans un langage plus barbare, la valeur fluctue selon la volatilité du marché !

[Red] – En parlant d’argent, petit point d’alerte à ce sujet : les NFT n’ont rien à voir avec les cryptomonnaies, comme on peut le lire parfois. Un NFT peut être payé en bitcoins, lesquels sont une cryptomonnaie. Pourquoi on a tendance à confondre les deux ? Parce que les NFT et la cryptomonnaie reposent tous deux sur la blockchain, un mot compliqué qui désigne un protocole permettant de stocker de façon sécurisée, et numérique, des informations.

Quel est l’intérêt des NFT ?

[Red] – Honnêtement ? Très faible. Alors certes, les NFT permettent d’authentifier sur Internet toutes les créations possibles et imaginables, et donc de créer une sorte de marché de l’art virtuel. Mais on en voit bien les dérives, avec notamment l’apparition d’une grosse bulle spéculative – le premier tweet de l’Histoire a été vendu plus de 2 millions de dollars ! Mais pourquoi ?

[Blue] – Tu y vas un peu fort ! Le phénomène existait déjà avant l’apparition des NFT. Parce qu’en fait, qu’est-ce que l’art ? En la matière, chacun peut y aller de sa propre définition, et c’est la raison pour laquelle certains collectionneurs achètent des toiles de maître plusieurs millions d’euros… Alors pourquoi pas un mème ou un gif ?

[Red] – Bon, d’accord, je dois avouer que c’est assez subjectif… Même si un NFT n’est pas tangible, palpable, et ne procurera donc pas le même plaisir qu’une œuvre physique.

[Blue] – Comme tu viens de le dire, c’est très subjectif.

[Red] – Oui, oui, d’accord. Mais tout de même : on ne peut pas nier les dommages collatéraux occasionnés par les NFT, comme leur empreinte carbone délirante conjuguée à celle des cryptomonnaies, alors que l’on tente désespérément d’inverser le carnage futur du changement climatique. Pour produire un NFT, on a besoin de « grosses » machines, très énergivores, qui consomment environ 91 térawattheures d’électricité par an, soit pratiquement la consommation annuelle de la Finlande !

[Blue] – Attention à ne pas mettre les NFT dans le même panier que les cryptomonnaies. Certes, les cryptos consomment énormément d’énergie, mais l’un des principaux acteurs de la blockchain, Ethereum, a assuré que les NFT n’augmentent pas l’empreinte carbone actuelle de la cryptomonnaie. Et puis, de nombreuses initiatives écologiques voient le jour, comme les accords crypto-climate pour limiter l’empreinte des cryptos, ou des blockchains qui n’utilisent que des énergies renouvelables pour alimenter le minage et la production des cryptomonnaies.

[Red] – C’est très bien, mais ça n’annule pas le problème pour autant : la planète flambe, et l’on essaie de trouver des solutions de bric et de broc pour limiter les dégâts ! Et puis, quid des artistes qui se font voler leurs œuvres ? Les NFT, c’est aussi la porte ouverte à tout un tas d’arnaques. Par exemple, la peintre californienne Aja Trier s’est fait voler ses œuvres, converties en NFT et mises en vente sur une plateforme dédiée, OpenSea, sans qu’on lui ait demandé la permission. Et que dire des contrefaçons ? Du phishing ? Des pop-up suspects ? Des faux liens Discord ? Tout cela pour voler des NFT à des personnes trop peu informées, ou trop crédules ?

[Blue] – Bon, il est effectivement difficile de nier qu’en l’état, dans le monde des NFT, c’est un peu le Far-West… Comme au début du web, quand il n’y avait aucune régulation, ou presque. Mais tu as raison de pointer le manque d’informations, voire de préparation, et il y a sans doute beaucoup de prévention à faire auprès du public. Investir dans des NFT, ce n’est pas un jeu ! Il est d’autant plus important de prévenir et d’informer que les NFT existent déjà dans les metaverses.

[Red] – C’est vrai. Zuckerberg les avait d’ailleurs évoqués comme solution pour pouvoir transporter les objets digitaux d’un metaverse à l’autre. Ainsi, les metaverses seraient capables de prendre en compte les NFT et de les intégrer à leur environnement, de pouvoir interagir avec eux. Là-dessus, Zuckerberg ne perd pas le nord : il parle déjà d’une marketplace virtuelle où les créateurs pourront montrer leurs créations en 3D et les vendre au plus offrant. Évidemment, Meta va prélever un petit pourcentage sur la vente…

[Blue] – Plusieurs metaverses sont déjà construits sur ce principe de NFT, avec des vêtements ou des terrains mis en vente et achetés à de belles sommes, parfois plusieurs milliers de dollars. D’évidence, ces univers sont promis à un bel avenir. Il convient maintenant d’accompagner et de structurer correctement leur création plutôt que d’ignorer le problème et laisser le public livré à lui-même…

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